Si vous décidez d’écrire une histoire pour vos enfants, soyez le plus authentique possible. On croit trop souvent que les gens nous aiment quand nous sommes forts et invulnérables. Ce n’est pas vrai. Votre sensibilité, vos fragilités, votre humanité, vos émotions leur parleront plus que vos victoires. Si vous êtes sincère, peut-être vous admirera-t-on un peu moins, mais on vous comprendra, on vous pardonnera et on vous aimera.

Ne vous tourmentez pas pour la vérité : elle n’existe pas. Il y a autant
de vérités que de personnes. Par contre, le ressenti ne se conteste pas
et c’est cela que vous chercherez à restituer.

Des gentils avec des zones d’ombre, ou des méchants capables de révéler une
générosité inattendue. Ces personnages-là sont ceux qui interpellent le
plus. Ils se disputent, piquent des crises, se sentent coupables ou
jaloux. Ils sont comme vous et moi.

Faites confiance à votre lecteur : laisse-le découvrir les personnages petit à
petit, comme dans la vie. Ne lui dites surtout pas ce qu’il doit en
penser, mais plutôt comment le personnage agit et réagit. Donnez-lui des
indices pour qu’il se fasse sa propre opinion.

Parfois vous ne soupçonnez pas l’intérêt des petits évènements du quotidien.
Pourtant ils sont souvent intacts dans votre mémoire ! Ces détails
racontent beaucoup mieux que de grands discours et seront le souffle de
votre livre.

Quand vous racontez votre histoire, il est préférable d’avoir une écriture
simple et directe pour retranscrire les émotions. Un langage trop
sophistiqué vous éloigne de la vie et du quotidien.

Une relecture soignée est indispensable pour supprimer ce qui est redondant
ou sans intérêt. Ce travail doit être réalisé avec intransigeance :
Pourquoi ce mot ? Puis-je simplifier cette phrase ? Cette précision
est-elle vraiment utile ?

Votre travail c’est de raconter etcertainement pas de vous angoisser pour des dates (que personne ne retiendra).
Il vous faudra cependant quelques points de repères solides pour être dans une
cohérence chronologique et vous faciliter le travail.

Ne vous souciez de satisfaire nulautre que vous. Assurez-vous seulement que vous avez réussi à dire exactement
ce que vous vouliez exprimer - avec une sincérité totale et courageuse - et vous
aurez du style parce que vous aurez été vous-même.

« Sil’on se préoccupait de l’aboutissement des choses, on n’entreprendrait jamais
rien. » (François 1^er)
Il ne faut pas comparer votre livre à un roman. Votre vie n’est peut-être pas
exceptionnelle, certes, mais elle intéresse vos enfants et vos petits-enfants.
Elle est unique et fondatrice. La fluidité réside dans le lâcher-prise !